| On adhère |
L’économie circulaire, c’est bien
Véronique Cividino-Laurent est la fondatrice de Bleu-Blanc-Vert au Vésinet. Sa société est le fruit d’une réflexion de 2 générations : une mère et sa fille pendant le confinement. Elles proposent aujourd’hui des produits ménagers efficaces tout en étant respectueux de l’environnement : 100 % biodégradable, 0 déchet.
C’est un modèle économique qui arrive par nécessité après des décennies de surconsommation. Le modèle de production et de consommation excessive vécu depuis la fin du 20ème siècle reposait sur le fait que nous pouvions puiser indéfiniment dans les matières premières.
Or, aujourd’hui nous sommes face à 2 constats : non seulement nos ressources en matières premières ne sont pas inépuisables mais en plus, la population mondiale augmente à vitesse grand V et tous les citoyens veulent pouvoir consommer au même rythme.
Sans vouloir s’assommer de chiffres, il semble nécessaire de donner quelques ordres de grandeurs :
- 7, 8 milliards de personnes vivent sur notre planète, en 2050 nous serons 9,7 et 11,2 milliards en 2100
- Chaque jour, chaque habitant produit 0,74 kg de déchets (avec des disparités énormes selon les continents)
Pas la peine de sortir nos calculatrices pour comprendre qu’il y a un problème…
Une consommation bouleversée
En quelques décennies, la consommation locale est passée à un niveau mondial.
Nos grands-parents consommaient proche de chez eux et en fonction des saisons. Ils allaient au marché acheter des fruits de saison produits par les agriculteurs du coin. Aujourd’hui, nous voudrions manger des fraises en hiver ; ces fraises cultivées en Inde parcourent 10 000 km avec une empreinte carbone qui pèse entre 2 et 4 tonnes. Et ces fraises, qui n’ont aucun goût, sont emballées, voire suremballées : elles peuvent même être conditionnées individuellement dans une sorte de filet en mousse.
Même les fruits bio sont entourés d’un film plastique, où est la cohérence ?
Nous produisons 2,01 milliards de tonnes de déchets par an : les déchets organiques (alimentaire et végétaux) représentent la première source de déchets avec 44 %, viennent ensuite le papier et les plastiques. 1/3 de la production alimentaire est gaspillée et cela commence chez nous, dans nos réfrigérateurs.
37 % des déchets, tout confondu, sont enfouis, 33 % restent à ciel ouvert, 11 % sont incinérés et seulement 19 % des déchets sont recyclés. Ce dernier chiffre tombe même à 4 % dans les pays à faible revenu.
Selon un rapport de la Banque Mondiale, la production de déchets augmentera de 70 % d’ici 2050, si rien ne change rapidement.
Que fait-on afin de ne pas transmettre cela aux générations futures ?
L’économie circulaire est une solution. Oui, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Selon l’ADEME, (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’économie circulaire se définit en un « système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus ».
On part du principe que la nature ne crée pas de déchet, tout y est réutilisé.
Voilà, c’est cela l’économie circulaire : tout ce que nous utilisons redevient ressources et non déchets. En d’autres termes, on donne plusieurs vies à un objet en créant à chaque transfert d’utilisation une valorisation en évitant le gaspillage.
Les produits sont considérés en tant que matières premières qui sont réintroduites dans des “boucles vertueuses”.
Alors concrètement ?
Le premier acte consiste à réduire notre consommation, puis penser à la réparation, on réutilise ensuite, le recyclage arrive en fin de chaîne lorsqu’il n’est plus possible de faire autrement. Le recyclage induit de la perte de valeur importante. Un objet vendu dans un magasin à 100 euros est, en recyclage, revendu en tant que matières premières à une valeur infime comparée à la valeur d’achat primaire. De plus, certaines matières premières, même si elles étaient recyclées à 100 % ne suffiraient pas à répondre à nos besoins, c’est le cas du cuivre, par exemple.
On réduit sa consommation : on pense « usage » au lieu de « possession ». La mode est l’industrie la plus polluante ; elle émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année. La fabrication d’un jean nécessite 11000 l d’eau soit l’équivalent de 285 douches.
4 % de l’eau potable dans le monde est utilisée afin de produire nos vêtements.
On pense aussi à rallonger la durée de vie d’un objet, on échange, on lutte contre l’obsolescence programmée de certains constructeurs.
On peut aussi consommer un service au lieu d’un produit. La location est une solution : louer une perceuse au lieu de l’acheter. Le constructeur, pour gagner en rentabilité, a tout intérêt à fabriquer une perceuse solide et durable.
La consommation locale est primordiale pour diminuer l’empreinte carbone, favoriser le service et les emplois locaux.
Au niveau industriel, on pense, dès de début du processus de fabrication, à minimiser l’impact du produit sur l’environnement en prenant en compte toutes les étapes de sa vie : matières premières, fabrication, usage, entretien, recyclage, c’est l’éco-conception.
On crée des synergies entre les industries : les déchets des uns deviennent les ressources/matières premières des autres.
L’économie circulaire pourrait créer 300 000 emplois par le développement de nouvelles activités. Ces emplois locaux et pérennes ne sont pas délocalisables.
L’économie circulaire c’est faire mieux avec moins sans perdre de vue le bien-être des citoyens.
A chacun de nous d’agir, à notre niveau. Chacun fait comme il peut du moment qu’il agisse : pour commencer, une prise de conscience et quelques changements d’habitudes, finalement assez simples, nous permettrons de laisser un monde meilleur, plus sain, plus propre, plus équitable aux générations qui nous suivront.
Véronique Cividino-Laurent
www.bleu-blanc-vert.net
BLEU BLANC VERT | en savoir +
Dès la conception de la société Bleu-Blanc-Vert, le choix a été de travailler en mode économie circulaire. Vos bouteilles de jus de fruit utilisées deviennent leurs ressources et sont utilisées comme contenants pour leurs produits d’entretien.
Pour aller plus loin
www.un.org
www.geo.fr
www.institut-economie-circulaire.fr
www.banquemondiale.org
www.fournisseurs-electricite.com
www.planetoscope.com
| Petit Commerce | Côté Vrac est une nouvelle épicerie « sur mesure » au coeur de Saint-Germain-En-Laye fondée par Fabienne Ruhaut. Fabienne choisit ses produits avec le plus grand soin pour vous offrir des aliments sains et respectueux de l’environnement. En savoir +
La semaine de réduction des déchets du 21 au 29 novembre 2020. L’objectif est de sensibiliser tout un chacun à la nécessité de réduire la quantité de déchets générée. En savoir +
A LIRE AUSSI | Autres articles de Véronique Cividino-Laurent (Bleu Blanc Vert)
ASTUCES | POUR UN MENAGE DE PRINTEMPS ANTI-GASP (…)
ON ADHERE | L’ECONOMIE CIRCULAIRE (…)
BON A SAVOIR | DECHIFFREZ VOS ETIQUETTES AVEC VERONIQUE (…)