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Esprit de Juin es-tu là ?

Fraîchement sortis du confinement et il faut bien le reconnaître toujours un peu groggys, ne sachant plus vraiment à quel tempo se vouer, coincés entre pause sanitaire et pause estivale. Nous avons un peu l’impression de nous être fait voler le mois de juin que nous avions coutume de clore de façon festive, gourmande et généralement très débordée (côté mamans) à chaque fin d’année scolaire.



Quid des fêtes d’écoles ? des goûters à répétitions ? de la découverte des résultats du brevet et du bac ?… 2020 sera-t-elle une « année en carton », pas vraiment valorisée ? Ou bien finalement, petits et grands trouveront un moyen d’y mettre un point final, bordé de bons souvenirs ?
Est-ce que, pour bien démarrer la prochaine année scolaire et franchir convenablement la marche qui nous sépare d’elle, il nous faudrait finir celle-ci en grande pompe et non en catimini ?

ouest de paris - jeunes qui s'ennuient

Pour les petites personnes sociales que sont nos enfants, cette période morne et morose, engendrée par la pandémie de covid-19, a eu un impact peut-être sur leurs acquis et à n’en pas douter, sur leurs repères de progression mais aussi leurs repères sociaux.

A l’heure où nous finissons l’écriture de cet article, notre Président vient de nous annoncer l’obligation de retourner à l’école. Nous sommes donc au troisième changement de rythme depuis le début du confinement avec encore de nouvelles références à mettre en place, des retrouvailles dans des conditions sanitaires toujours un peu compliquées et une date de fin d’année scolaire pas vraiment fixée !
Les enfants vont avoir mémorisé toutes les consignes sanitaires à respecter, quelle place restera-t-il dans leur tête pour faire exister mentalement les contenus pédagogiques (geste mental d’attention) ? Seront-ils vraiment disponibles pour apprendre ? Comment vaincre l’anxiété et l’appréhension face au retour en classe et à la prochaine rentrée ?
N’est-il pas temps de réfuter les infos, de valoriser leurs connaissances ?
Parce que finalement, deux mois dans une vie, c’est peu !

relation parents enfants paris ouest

L’enjeu va surtout être de retrouver les bonnes routines du rythme scolaire. A y regarder de plus près, on se rend aisément compte que le confinement n’aura pas eu que des inconvénients et que notamment les enfants auront gagné en autonomie, se seront responsabilisés et auront mieux structuré leurs compétences. Dans quelles mesures, auront-ils besoin d’être rassurés sur leur cadre de travail ?

Nous avons demandé son point de vue à une professionnelle des méthodes d’apprentissage : Anne SAVI, orthopédagogue.


Selon elle, sans vouloir idéaliser la période que nous venons de vivre et qui aura probablement des répercussions sur l’année scolaire prochaine, nous pouvons en retirer quelques bons points :
Outre de nouvelles aptitudes et une plus grande autonomie, certains jeunes ont pu développer une nouvelle relation de confiance avec leurs parents et leurs professeurs.
La continuité pédagogique a généré beaucoup de stress et de travail pour les professeurs mais aussi les parents : ceux-ci devaient télétravailler, accompagner l’école à la maison, occuper les plus petits et trouver du temps avec les plus grands. Il y a eu comme un effet loupe sur les questions des apprentissages scolaires et le « temps des devoirs ». Ces questions se posent pourtant quotidiennement mais la situation que nous avons vécue a poussé les parents à s’intéresser davantage à la manière d’apprendre de leurs enfants, et au besoin qu’ils ont, d’être reconnu pour leurs facultés cognitives personnelles.
Comme l’explique Anne SAVI, « il est terrible de voir la relation enfant – parent se dégrader à cause de l’école alors qu’il y a plein de pistes à explorer. »

Diffucultes enfants et parents Ouest de Paris

En effet, les parents se sont rendu compte de la difficulté d’enseigner et d’apprendre.

« C’est quoi apprendre » ? est la bonne question à se poser.
Par la force des choses, des formes d’apprentissages différentes ont été privilégiées, laissant une place plus grande à la créativité, la vie de famille, aux compétences relationnelles.
« En temps de confinement, le scolaire pouvait ne pas être le souci numéro un. Il était plus important de préserver la relation et d’accueillir les émotions », précise Anne SAVI.

Avec le retour obligatoire à l’école, pour un certain nombre d’élèves, l’année va pouvoir se terminer comme elle l’aurait dû. C’est primordial en particulier pour ceux qui n’ont pas de fratrie ou qui ne disposaient pas des moyens techniques pour suivre les cours en distancie. Pour les plus grands et notamment les bacheliers, la promo 2020 n’aura pas connu le stress des épreuves, la découverte des résultats, la remise des diplômes, la fête, les larmes de joies et de tristesse.

ouest de paris jeunes bac 2020

« Il est important que les jeunes et les parents fêtent le bac à la date des résultats pour que cette promotion n’est pas l’impression de partir avec un bac au rabais alors même qu’ils ont développé bien souvent d’autres belles qualités et compétences moins académiques et plus relationnelles » ajoute notre interlocutrice.

« On a besoin de positif pour gommer l’effet anxiogène et non reconnu de cette année ». Idem pour le bac français, les premières n’auront pas eu à passer l’exercice du premier oral et auront à s’entrainer d’autant plus pour l’épreuve du grand oral de l’année prochaine.

En ce qui concerne les vacances, « une vraie coupure s’impose, d’autant plus après cette année difficile »
Au-delà, comment vivre les vacances apprenantes préconisées ?
« Simplement et avec bon sens : Il serait bénéfique que les enfants travaillent un peu chaque jour, par exemple pendant une heure, mais à heure fixe pour conserver une routine, sur un cahier de vacances qu’ils auront eux-mêmes choisi et en se concentrant sur les fondamentaux (Lire, écrire, compter). »
Un conseil ?
« Aider les enfants à partir à la recherche de ce qu’ils savent pour repérer alors ce qu’ils ne savent pas et ce sur quoi il leur faut justement retravailler. » En d’autres termes, ils doivent être à même de déterminer si leur savoir est exploitable. « Pour cela il faut fermer le cours lorsque l’on s’entraîne et ne se servir que de sa valise mentale » pour vérifier que ce que l’on a appris est vraiment utilisable. « Comprendre ne suffit pas, il y a à mémoriser. Comprendre ET mémoriser, en commençant par celui des deux gestes mentaux d’apprentissage que l’on préfère mais en exécutant bien les deux. » Les parents qui s’intéressent aux apprentissages pourront approfondir pour mieux accompagner leurs enfants sur le temps des devoirs en consultant le site d’Anne SAVI (www.japprendsautrements.fr) que nous remercions pour sa participation.

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A n’en pas douter, cette expérience inédite aura fait grandir nos enfants et aura permis qu’ils développent de nouvelles capacités pour s’adapter.

Le retour à l’école, même tardif, va permettre aux petits comme aux grands d’achever cette année comme il se doit, avec l’importance de la reconnaissance de leur travail et de la validation d’un niveau scolaire.
Pour tous, avoir l’occasion de revoir les copains et la cour de récré.
Pour les plus petits, pouvoir dire au revoir pour de vrai à la maîtresse et surtout lui dire merci. Pour les plus chanceuses d’entre elles, leur offrir un petit cadeau ou un beau dessin et, si cela est autorisé, leur donner un baiser.
Pour les plus grands, fêter comme il se doit la fin du lycée ou de l’année universitaire.

Caroline CHAILLEUX


Anne Savi – Apprendre autrement (en savoir plus)


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« Et vous, quelles seront vos lectures cet été ? »

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